Interview de Mountaincutters à l’occasion de la sortie de l'ouvrage Mountaincutters aux éditions Fraeme. Il a bénéficié de l’aide à la création et à l’édition du Département des Bouches-du-Rhône 2020.
Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône (BD13) : Mountaincutters, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Mountaincutters (M) : Mountaincutters est une entité hybride diplômée de l’Ecole d’Art et de Design de Marseille Méditerranée et basée à Bruxelles. Depuis 2012, elle agit comme organisme-environnement artistique à part entière, et développe des projets principalement in-situ, et ceci par divers processus de contamination.
BD13 : Comment votre passion artistique est-elle née ?
M : Lorsque le chant du sol a grondé.
BD13 : Quelles sont vos inspirations, références ?
M : Récemment, le livre de Barbara GLOWCZEWSKI, "Réveiller les esprits de la terre", éditions DEHORS.
BD13 : Comment définiriez-vous votre art, Votre style ?
M : C'est une pratique de la sculpture qui tente de faire confiance aux matériaux, dans leurs potentiels forces d'énergies, de distribution de sens, de guérison et de structuration de nos corps vulnérables.
BD13 : Si vous étiez une œuvre d'art, vous seriez ?
M : Lightning Field de Walter De Maria, et Das gegenläufige Konzert [Concert in Reverse] de Rebecca Horn.
BD13 : Si vous étiez un lieu, vous seriez ?
M : Un lieu d'ombre, de calme.
BD13 : Si vous étiez un livre, vous seriez ?
M : "L'intrus", de Jean-Luc Nancy
BD13 : Qu’est-ce qui a motivé la réalisation de cet ouvrage ? Pourquoi avoir choisi ce thème ?
M : L'intention était de rendre visible tout le travail d'archivage que nous réalisons nous-même, avec un appareil argentique (format 6x6, moyen format) de toutes nos installations et sculptures depuis le début de notre engagement. C'est un point de vue à la fois objectif et interne de notre travail. Ce sont nos yeux qui dévoilent le travail, dans leurs manquements, leurs agrandissements, dans la déambulation.
BD13 : Choisissez une page de votre ouvrage et commentez-là
M : La quartième de couverture. C'est le dessin d'un chien, inspiré des dessins pariétaux de la grotte chauvet, lascaux et d'autres, et qui fait également référence aux chiens qui permettaient aux ouvriers "émouleurs" à Thiers de se réchauffer les jambes lors de leurs efforts. Ces ouvriers dégrossissaient les lames de couteaux, en position allongé. Ce dessin a été réalisé au centre d'art Le Creux de l'Enfer à Thiers qui est une ancienne usine de couteau.
Le vivant, le contact, la transmission de chaleur.
BD13 : Quel message, émotion souhaitez-vous transmettre au travers de vos œuvres ?
M : L'envie d'agir. D'acter, même dans le doute. De s'en remettre à l'expérience des mains.
BD13 : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
M : Creuser dans le trou d'une archéologie fictive. Les formes anciennes sont toujours visibles et ont pour rôle de re-questionner les enjeux de notre présent, nos usages, nos représentations, nos rapports avec notre environnement. Notre intention est donc de vouloir travailler en constant regard vers ce qu'il y a sous nos pieds, toute la mémoire qui s'y déploie, de s'en appuyer, pour mieux déconstruire les certitudes de notre temps.
LE BÂTIMENT SERA FERMé LE 7 DéCEMBRE 2024... en roue libre continue dans les bibliothèques/médiathèques du département jusqu'au 28 décembre 2024. a consulter ici.