Interview de Armelle de Sainte Marie à l’occasion de la sortie de l'ouvrage Odyssées hybrides, aux éditions Arnaud Bizalion. Il a bénéficié de l’aide à la création et à l’édition du Département des Bouches-du-Rhône 2019.

Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône (BD13) : Armelle de Sainte Marie, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Armelle de Sainte Marie (ADSM) : Je suis peintre. Je vis à Marseille depuis la fin des années 90. Malgré une petite  parenthèse - 2014 à 2018 - où je suis partie à Toulouse et Lyon, j'y ai toujours gardé mon atelier.
 

BD13 : Comment votre passion artistique est-elle née ?
ADSM : Enfant j'étais très attirée par la musique, le théâtre, la danse... Mais je dessinais constamment. La peinture est venue plus tard, après une première partie de vie professionnelle liée au graphisme. Je tournais autour : il fallait "endosser", oser se poser à côté des grands peintres de l'histoire de l'art, pas une mince affaire... la barre me semblait trop haute. J'ai fini par y aller, à ma mesure.

BD13 : Quelles sont vos inspirations, références ?
ADSM : Elles sont multiples, de par ma formation (Beaux-Arts et arts appliqués). Je regarde avec autant d'appétit les peintres du Quattrocento, que les œuvres contemporaines. Il n'y a pas que la peinture bien sûr, il y a la photographie, le cinéma, la littérature...
 

BD13 :  Comment définiriez-vous votre art, Votre style ?
ADSM : Informel et baroque. Tendu entre abstraction et figuration.

BD13 :  Si vous étiez une œuvre d'art, vous seriez ?
ADSM : Difficile de répondre à cette question : j'en serais plusieurs, je changerais constamment.
Le film "La pluie (essai pour un texte)" de Marcel Broodthaers, peut-être, qui illustre bien le dérisoire dans le fait d'éternellement recommencer à œuvrer, de manière drôle et grave en même temps.

BD13 :  Si vous étiez un lieu, vous seriez ?
ADSM : Un jardin-fantasme de la Renaissance italienne.

BD13 :  Si vous étiez un livre, vous seriez ?
ADSM : Un livre de contes ou un traité d'alchimie.

BD13 :  Qu’est-ce qui a motivé la réalisation de cet ouvrage ? Pourquoi avoir choisi ce thème ?
ADSM : Il était pertinent d'éditer un ouvrage témoignant de ma pratique depuis environ vingt ans , même si l'ouvrage recense essentiellement des travaux de ces dix dernières années. Cela correspondait à un moment important, mon travail gagnant en visibilité, puisque j'entrais à la galerie Fournier, et étais programmée dans des manifestations telles que L'art dans les chapelles... Le titre "Odyssées hybrides" fait sens car il est issu des noms des deux séries de peintures dans mon travail.
 

BD13 :  Choisissez une page de votre ouvrage et commentez-là
ADSM : La double-page 66-67, parce qu'elle montre bien deux aspects de ma pratique.
En effet, à gauche p66 on peut voir une peinture très dessinée, à l'acrylique, et à droite p67 un travail à l'huile beaucoup plus en matière, et plus abstrait, plus sourd aussi. Ces deux manières de faire se mixent ou se télescopent continuellement, se nourrissent l'une de l'autre.

BD13 :  Quel message, émotion souhaitez-vous transmettre au travers de vos œuvres ?
ADSM : Je n'ai pas de message à transmettre, plutôt des émotions si c'est possible. Transmettre une vision du monde, sachant que chacun reçoit l'œuvre différemment.
 

BD13 :  Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
ADSM : Suite à la chapelle que j'ai investie dans le Morbihan (L'art dans les chapelles), avec une fresque murale in situ et des peintures sur des bois découpés, je m'intéresse aux motifs, gothiques en particulier. Et j'ai envie de continuer à travailler le support bois, dans différentes formes et à plus grande échelle.
Je commence aussi à explorer la lithographie avec l'atelier Michael Woolworth, qui est un lieu formidable pour expérimenter.
Et côté expositions, le prochain évènement où voir mon travail sera Art Paris, au Grand Palais Ephémère, cette rentrée de septembre.

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